Riz-tô-riz-tô-riz-tô...

Tu rentres dans un maquis ...
Tu veux manger, tu vas à l'essentiel, pas de politesses superflues :
"Y a quoi ?".

(ou si le resto est spécialisé en brochettes, mouton, ou un autre plat particulier : "Y' en a ?")

Y a Riz sauce feuille, riz sauce légumes, riz sauce arrachides, riz sauce gombo gluant,
ou bien il y a aussi riz gras
Certains jours il y a tô (une boule compacte toute blanche faite de maïs, parfois de manioc...)
Tô sauce feuille, tô sauce légumes, tô sauce arrachides, tô sauce gombo gluant

Matin, midi et soir dans les foyers, le même menu : riz-tô-riz-tô-riz-tô...
Toute l'année.
Spaghetti à Noël, c'est la fête.

Et à boire ?
Y a la bière ou la sucrerie.
- "Vous n'avez pas de jus de fruit. ?"
- "C'est coca-fanta seulement"
- "Un jus de gingembre ou de bissap, alors ?"

- "C'est fini".

OK, tant pis.

Un jour, au Scimas (le libanais du coin, supermarchés pour les élites), je n'ai pas pu resisté à un reblochon. Il coûtait plus de 5000 CFA (50 francs - petit modèle) et me narguait depuis plusieurs mois au rayon frais. Mais je trouvais que c'était d'un mauvais luxe d'acheter ça à Ouaga, je me serais sentie coupable de payer l'équivalent de 50 riz-sauce pour un petit fromage.

Je l'ai amené au bar de Marie, pour une dégustation. Personne n'a aimé. Je l'ai achevé en quelques minutes, dans une sorte de frénésie.